jeudi 31 janvier 2013

Une petite douceur estivale : fondants à la ricotta, amandes, fraises et cassis



Allez, après la myrtille, je continue sur ma lancée des fruits de saison pour vous faire un peu enrager et/ou rêver à ce que vous vous empresserez de déguster l'été prochain. A Bariloche, les températures continuent de dépasser les 25°C, les touristes ont pris d'assaut les rues commerçantes et les cafés, sur la plage juste en face du centre-ville une immonde structure gonflable a été installée et tous les soirs jusqu'à 2-3 du matin elle fait office de boîte de nuit en plein air (comme s'il n'y en avait pas assez dans la ville...) et, sans mentir, on pourrait danser dans notre appartement au son de leur musique tant elle est forte (encore faut-il en avoir envie vue la qualité des morceaux diffusés !). Ce qui m'amuse beaucoup en cette période, c'est d'écouter les Barilochenses (les natifs de la ville) se plaindre de cette chaleur qui "n"est pas normale" et de combien ils préfèrent le froid, alors qu'en hiver ils chantent la sérénade à l'envers. Jamais contents, je vous dit.

Nous, au contraire,on en profite car on ne sait pas combien de temps ça va durer. La cordillère des Andes c'est pas vraiment les Caraïbes, alors pourvu que ça dure ! D'ailleurs, on sent déjà que le pic de chaleur est passé, dès que le soir tombe l'air se rafraîchit et la petite laine on fait plus que l'endurer. En voyant ça, Rey ne peut m'empêcher de me dire, d'un ton désespéré : "A Cuba, en été, il y a des fois où je me levais à 3h du matin pour prendre une douche glacée tellement il faisait chaud"... Il y a des exemples qui ne supportent pas la comparaison !

Trêve de blabla, je vais quand même passer à la recette et je crois qu'elle a tout pour vous plaire. Fraîche, acidulée, sans beurre, ni farine, vous pourrez déguster ces petits carrés fondants sans mauvaise conscience (ou presque). J'avais vu la recette de ces Fondants à la ricotta et à la framboise à la fin de votre été à vous sur le blog Les Gourmandises d'Elise et j'ai tout de suite fondu (oui, je sais, "fondants"/ "fondu", le jeu de mots était facile). J'avais déjà testé la ricotta en remplacement du beurre dans le très savoureux cake aux myrtilles et au citron du blog Un déjeuner de soleil et j'avais été conquise par la texture. Comme je venais juste d'acheter des cassis et qu'ils étaient un peu trop acides pour les manger natures, je me suis dit qu'ils iraient parfaitement se marier avec la douceur de l'amande et j'ai decidé de rajouter quelques fraises pour un résultat plus sucré. Libre à vous donc de varier les fruits, d'oser les associations et de vous faire plaisir à invoquer l'été au cœur de l'hiver...





Ingrédients (pour une dizaine de carrés)

3 œufs
250 g de ricotta
125 g de poudre d’amandes
100 g de sucre en poudre
250 g de cassis et de fraises mélangés
50 g d’amandes effilées 

Fouetter les jaunes d’œufs avec le sucre jusqu'à ce que la préparation blanchisse.
Ajouter la ricotta et la poudre d’amandes.
Mélanger bien afin que le mélange soit lisse.
Monter les blancs en neige avec une pincée de sel puis les incorporer au mélange précédent.
Versez cette préparation dans un moule carré (ou rond si vous n'en avez pas) beurré et fariné.
Recouvrez pour 25-30 minutes à 180°.
Laissez refroidir avant de démouler puis coupez en morceaux.




Cette recette est parfaite pour vos petits creux de l'après-midi, elle se réalise en un rien de temps (comptez 10-15 minutes de préparation) et elle brille par sa légèreté, donc pour une fois, on ne comptera pas les calories.




Je profite du fait qu'il y ait des amandes dans cette recette pour vous parlez d'une émission que j'apprécie beaucoup et qui lui était justement consacrée le week-end dernier sur TV5 Monde. Il s'agit de l'émission "Épicerie Fine" présentée par le Chef Guy Martin (oui, celui du Grand Véfour), que les fans de Cuisine TV doivent certainement connaitre. Pour les autres, je ne peux que vous conseiller de la regarder, tous les épisodes sont disponibles en streaming sur le site de TV5 Monde sur la page dédiée au programme. Chaque émission est construite autour d'un produit de la gastronomie française (ou tout récemment, lors de la 2e saison, autour de quelques délices étrangers) pour lequel on nous emmène à la découverte de sa production au cœur du terroir, ce terme si difficile à traduire mais si cher au patrimoine français. J'ai beaucoup travaillé ces vidéos avec mes élèves car ce sont de très bons documentaires sur la cuisine française ainsi que sur la spécificité de chaque région, les paysages sont magnifiques et l'on y découvre la clef de notre excellence culinaire : l'importance de la qualité de nos produits, l'amour pour la terre et le travail bien fait. C'est un peu l'âme de la France qui est ici dévoilée, celle que l'on perd souvent de vue, emportés par le tourbillon de cette société de consommation qui nous fait davantage privilégier l'avoir à l'être, et qu'il est bon de voir vivre encore dans nos campagnes.
Une plongée au cœur de nos racines, ça fait du bien de temps en temps, surtout quand on est loin de chez soi...





¡Buen provecho!

lundi 21 janvier 2013

Les Jagodzianki, les petites brioches polonaises aux myrtilles



J'imagine déjà la vague de haine monter de vos claviers au moment d'écrire ces quelques lignes... Paris s'enfonce sous 15 cm de neige, la France en proie à un épisode de froid peu commun dans son histoire moderne lutte contre un profond désarrois rythmé par des prévisions météorologiques peu amènes et pendant ce temps là, à Bariloche, on croule sous les températures caniculaires. Je savais que cette chute aurait un potentiel d'énervement x100 ! Que voulez-vous, quand vous vous doriez au soleil en juillet, exhibant vos traces de bronzage et autres clichés de plages paradisiaques, on grelottait dans la rigueur de l'hiver patagonique et, celui-là, il est plutôt du genre à durer et à nous jouer la comédie de l'éternel retour. Maintenant que l'été s'est installé, on va bien en profiter un peu et ne m'en veuillez pas trop, je vais quand même vous aider à vous sortir de cette blancheur déprimante (c'est pas pour rien que Giono a écrit Un roi sans divertissement...) en vous proposant de bonnes petites recettes colorées, riches en vitamines et en mélanine !

Je vais bien sûr y aller doucement, afin d'éviter que le choc ne soit trop dur ou que vous renonciez décidément à me lire en vous disant qu'il vous faudra encore des mois pour les déguster. Je vous assure que pour réaliser la recette que je vous propose aujourd'hui vous n'aurez pas besoin d'attendre le mois de juillet, il suffira de tricher un peu en allant piocher du côté des produits congelés (et rassurez-vous, il n'y a rien de mal à cela). Vous êtes toujours avec moi, on y va alors ?

Il y a quelques temps, quand j'étais d'ailleurs encore emmitouflée sous plusieurs couches de polaires, j'ai découvert le blog d'Anoushka, Et si vous veniez manger chez nous ?, et il m'a tout de suite plu pour les nombreuses recettes polonaises qui y sont présentées. Je n'ai pas encore eu l'occasion de vous le dire, mais j'ai moi aussi du sang polac dans les veines, les parents de mon petit Papa étaient polonais. Je parle malheureusement au passé car ils nous ont quitté tous les 2, mon grand-père avant ma naissance, et ma grand-mère il y a quelques mois, sans que je puisse revenir pour lui dire au-revoir, et je pense très fort à elle en rédigeant ce message. A chaque fois que nous allions la voir en Lorraine, elle nous préparait un gros gâteau au levain, typique du pays, surmonté d'un crumble, et le goût de cette brioche m'est toujours resté en mémoire sans que je pense à lui en demander la recette. En lisant le blog d'Anoushka, j'ai été vraiment heureuse d'en trouver une similaire et le résultat s'est révélé très convaincant. A ce moment, je n'ai pas pensé à prendre de photo, je n'avais pas encore commencé l'aventure du blog mais j'ai déjà prévu d'en refaire un prochainement. J'avais également repéré une recette de petits pains briochés aux myrtilles qui semblaient bien appétissants et la barquette de ces petites baies achetée la semaine dernière m'a semblé toute indiquée pour l'essayer.

Vous me direz que cette longue introduction était un peu veine mais elle avait tout son intérêt car, en croquant dans ma première  Jagodzianki (c'est le nom polonais de ces brioches, je sais, pas facile à prononcer), j'ai retrouvé la saveur si particulière du gâteau de Mémé Sophie, une saveur que je n'ai retrouvée dans aucune autre pâtisserie depuis et qui restera à jamais associée aux petits-déjeuners sur la table de sa cuisine à Piennes. Kocham cię Babcia...

Puisque les blogs culinaires ont cédé à la déferlante de la brioche estonienne, le Kringle, pourquoi ne pas lancer une mode avec la Pologne et sa gastronomie qui mérite le détour ? Bon, en attendant que ça morde, je m'en vais vous compter ce qu'il vous reste à faire pour avoir au goûter ces petites brioches savoureuses auxquelles vous ne saurez résister. J'ai divisé les quantités de la recette originelle par 2 car nous ne sommes que 2, mais libre à vous de faire les gourmands...





Ingrédients (pour 7-8 brioches)
Pâte : 
250 g de farine fleure
un peu moins d’une cuillère à café de levure boulangère
1/2 verre de lait tiède
1 œuf
25 g de beurre
40 g de sucre
1 cuillère à soupe de sucre grossièrement moulu avec un demi bâton de vanille
zestes d’un citron bio
1 pincée de sel

Farce : 
250 g de myrtilles
1.5 cuillère à soupe de sucre
1 cuillère à café de maïzena

Crumble : 
40 g de farine
20 g de beurre
20 g de sucre
zeste d’un 1/2 citron bio

Pour la dorure : 
1 œuf légèrement battu
1 cuillère à soupe de lait

Commencer par préparer le levain en mélangeant la levure boulangère avec une cuillère à soupe de sucre et une cuillère à soupe de farine. Laisser le mélange au chaud afin qu’il double volume.

Tamiser le reste de farine dans un grand saladier et y ajouter le levain une fois actif, l'œuf, le sucre, le sucre vanillé, le reste du lait, le zeste de citron ainsi que le sel.
Bien pétrir la pâte (Anoushka préconise de le faire à l’aide d’un robot mais j'ai utilisé mes mains et je n'ai rencontré aucun problème), jusqu’à ce qu’elle devienne brillante.

Y ajouter ensuite le beurre fondu refroidi et pétrir de nouveau 5 minutes environ.
Remettre la pâte dans le saladier, la couvrir de film alimentaire et mettre dans un endroit chaud afin qu’elle double, voire triple le volume (1h30 à 2h environ).
En attendant, préparer les myrtilles.

Les laver, les laisser bien égoutter et ensuite les mélanger délicatement avec le sucre et la maïzena.

 



Quand la pâte a bien gonflé, la dégazer et la diviser en 7-8 petites boules.
Aplatir à la main chaque boule en formant une galette.
Au centre de chaque galette, déposer une cuillère à soupe de farce aux myrtilles.
Coller soigneusement les bords en formant un petit pain.




Poser les jagodzianki sur une plaque recouverte de papier sulfurisé, en laissant une espace entre chacune.
Les couvrir d'un torchon propre, les mettre de nouveau au chaud et laisser doubler de volume (environ 45 minutes).
Faire préchauffer le four à 180°C.
Préparer le crumble en malaxant avec les doigts tous les ingrédients jusqu’à ce que la pâte devienne sableuse.
Dès que les jagodzianki sont prêtes, préparer la dorure en battant légèrement l’œuf avec une cuillère à soupe de lait froid.

A l’aide d’un pinceau, en badigeonner le dessus de chaque brioche, la saupoudrer du crumble et mettre au four.
Faire cuire 30 minutes environ ou jusqu’à ce qu’elles deviennent joliment dorées.

A la sortie du four les faire refroidir sur une grille.



Et voilà ! Il n'y a rien de bien compliqué et ces Jagdzianki rempliront votre cuisine d'une bonne odeur de gourmandise.

Petit aparté concernant les fleurs en crépon des photos (oui, je m'ennuie ça se voit !) : j'ai trouvé l'idée sur Pinterest et je suis ensuite allée voir sur ce blog pour savoir comment les réaliser. Si vous êtes comme moi et que vous avez du temps à tuer (ou un anniversaire à organiser et un petit budget déco), n'hésitez pas, c'est vraiment simple.



¡Buen provecho!

vendredi 11 janvier 2013

Simple comme une focaccia




Bonne année à tous ! FeLiZ AñO a ToDoS!


J'ai mis un peu de temps à reprendre le blog depuis le passage à 2013, la preuve que l'on n'écrit pas davantage quand on s'ennuie... Je crois même que c'est l'inverse, plus on est occupé et plus on trouve le temps de faire les choses qui nous intéressent. Quand la semaine est vide et que l'on passe son temps à errer entre le lit et le canapé, c'est paradoxalement plus difficile. Bon, je me suis tout de même trouvée quelques occupations : cuisiner (= plein de recettes à partager bientôt avec vous), découvrir de nouveaux blogs plus passionnants les uns que les autres (n'hésitez pas à cliquer, mais je vous préviens, vous allez y passer des heures !), pénétrer dans l'univers inconnu de Pinterest (oui je sais, honte à moi, la diplômée d'une école de communication et de médias qui ne connaissait pas encore) et y trouver beaucoup d'inspiration pour mes prochaines photos culinaires (tout comme la déco de notre future maison, mais ça c'est une autre histoire).

Je me rends bien compte que mes clichés ne sont pas à la hauteur des blogs dont je vous parle souvent, mon petit appareil photo ne me permet pas vraiment de me la jouer artiste en réglant la profondeur de champs ou la balance des blancs (pour l'instant, ces mots sonnent barbares à mes oreilles), mais une de mes bonnes résolutions de cette année est d'améliorer ce point là (et il y a du boulot !). Pour l'instant, j'ai aussi épuisé tous les recours de notre petit studio en matière de cadre, notre vaisselle ne fait pas rêver et, puisque l'on ne va pas s'éterniser à Bariloche, de nouvelles acquisitions ne sont pas au programme alors on fait avec les moyen du bord en attendant des jours meilleurs.

Dans mon dernier article, je vous avais promis la recette de la focaccia nécessaire à l'élaboration de la pangritatta et la voilà, la Focaccia Locatelli . Je l'ai empruntée au blog Un déjeuner de soleil (oui, encore celui-là !) et le résultat était juste parfait. Je n'en avais jamais fait avant, je cherchais une recette simple, rapide (il était déjà tard) et je n'ai pas été déçue : le pain se fait sans pétrissage, en mois de 3 heures, à la sortie du four la croûte est bien croustillante et parfumée par l'huile d'olive, bref un régal. Vous verrez, la mienne ne ressemble pas vraiment à la recette originale, j'ai remplacé le blé arso par de la semoule très fine de blé dur (ici, le choix de farines de blé est disons assez limité) et j'ai omis les olives, d'où la différence de couleur. Je me suis aussi permise d'ajouter des feuilles d'origan frais cueillies directement dans le jardin de nos amis Maxi et Alicia, donc garanties sans pesticides (malheureusement, toutes les cultures en sont dopées en Argentine). A part ça, j'ai suivi pas-à-pas la recette d'Edda et je me permets de la reprendre ici.



Ingrédients (pour une belle focaccia)
350 g de farine riche en gluten ou T45
150 g de farine de blé arso (ou de sarrasin ou complète ou T45) de semoule de blé dur extra-fine
15 g de levure fraîche de boulanger (ou 6 g de levure biologique sèche active)
300 ml d'eau tiède (environ cela dépend de la qualité de la farine)
2 cs d'olives noires dénoyautées (de bonne qualité: Gaeta, Nyons ou Kalamata...)
2-3 cuillère à café de sel fin (8 g) + 10 g de gros sel ou de fleur de sel
2 cuillère à soupe d'huile d'olive + 50 ml + un peu pour huiler
une poignée de feuilles d'origan frais

Délayer la levure dans 200 ml d'eau tiède et laisser fermenter 10 minutes pour qu'il se forme une écume à la surface.
Dans un grand bol, mélanger les farines, creuser un puits, verser au centre la levure délayée, puis ajouter sur le bord le sel fin et les 2 cuillères à soupe d'huile d'olive.
Mélanger grossièrement avec une cuillère en ajoutant le reste de l'eau puis les olives.
Former une boule.
Huiler la surface et couvrir d'un linge humide ou de papier film.
Laisser reposer pendant 10 minutes (si c'est un peu plus, ce n'est pas grave).
Poser la pâte sur une plaque recouverte de papier cuisson huilé, en huiler la surface, couvrir de papier film et laisser reposer à nouveau 10 minutes.
Étaler très délicatement (la fermentation ne doit pas être compromise) la boule avec les mains et en partant du centre.
Couvrir et laisser reposer 20 minutes.
Préchauffer le four à 220°C.
Former des trous avec les doigts sur la focaccia (pour éviter que la pâte ne colle,tremper les doigts dans un peu d'huile).
Émulsionner l'huile restante (50 ml) avec 60 ml d'eau, le sel (10 g) et les feuilles d'origan ciselées.
Badigeonner la focaccia avec l'émulsion.
Faire reposer encore 20 minutes.
Cuire pendant 25-30 minutes jusqu'à ce qu'elle soit dorée.
 
 
 
 
Je n'ai pas pensé à prendre de photo de coupe de la focaccia, mais comme il m'a été réclamé une autre salade de lentilles et de saumon fumé par le Rey, je vais la refaire bientôt et j'en rajouterai à ce moment-là.
 
 
 ¡Buen provecho!