mardi 23 octobre 2012

La brioche pré-tranchée : vivement dimanche !



J'imagine ne pas être la seule dans ce cas : pour moi, le petit-déjeuner est le repas le plus important de ma journée. Même lorsqu'il nous arrive de nous lever tard, à l'heure où il serait grand temps de songer au déjeuner, il est hors de question d'imaginer sauter le duo thé/tartine, si harmonieusement conçu pour accompagner le réveil. Question de principes. De tradition familiale aussi... Je me souviens quand j'étais petite, j'avais cours de natation tous les mercredis matins (oui, pas de grasse mâtinée...) et, lorsque le réveil sonnait, la première chose à laquelle je pensais et qui me donnait l'élan nécessaire pour me lever, était le goût de la confiture sur le pain beurré tendrement par ma grand-mère. On est gourmande ou on ne l'est pas !

Aujourd'hui encore, il m'arrive bien souvent de m'endormir en pensant à ce que je vais prendre le lendemain en sortant du lit, l'eau à la bouche et le rêve de gourmandise dans un coin de la tête. En bonne petite française, je mets un point d'honneur à ce qu'il y ait toujours du pain pour le petit-déjeuner, mais quand le week-end arrive, l'envie d'une table plus copieuse, où des sachets de viennoiseries me tendraient les bras, se fait parfois souvent sentir (pourquoi mentir ?!). Les boulangeries ici en proposent bien sûr sous le nom de "facturas" ou même "vienesas", mais (et je vais encore me répéter), je ne m'en régale pas autant que des nôtres. De même que pour le pain, le problème fondamental vient de la pâte qui manque définitivement de finesse et de saveur. Qu'est-ce qu'un croissant sinon la sublimation d'une pâte feuilletée ? Or, en Argentine, comme l'élément de base reste assez imparfait, le goût lui est donné en ajoutant une quantité bien tôt important de sucre, de dulce de leche (confiture de lait), de confiture, ou bien les 3 à la fois, ce qui leur fait perdre toute légèreté.




Ce week-end, je me suis donc laissée aller à la tentation et j'ai décidé de nous préparer un petit-déjeuner de rois, il faut bien se faire plaisir de temps en temps (et même plus !). Je ne me suis pas encore lancée dans l'aventure du feuilletage, ce qui ne saurait tarder, et j'ai décidé de me tourner vers une recette qui était marquée dans mes favoris depuis longtemps : laBrioche Pré-Tranchée, trouvée sur le site Le Pétrin, un vrai puits de gourmandise. La brioche n'existe pas en Argentine, pas besoin de faire toutes les boulangeries, vous n'en trouverez pas, alors il fallait de toute façon me prendre par la main si je voulais avoir le bonheur d'en déguster et je ne regrette absolument de m'être couchée tard pour la réaliser. Croyez-moi, cette recette va vous rendre encore plus impatients que le dimanche n'arrive ou vous donner l'envie de commencer votre week-end un mardi ! J'avais laissé à Rey le choix entre 3 brioches (que je ne manquerai pas d'essayer !) et nous n'avons pas du tout été déçus par le résultat.

Je n'ai rien modifié (volontairement) à la recette de Sandra Kavital qui est vraiment parfaite, mais ayant mal lu la quantité d'eau (Proust en a fait de sublimes pages sur ces mots que l'on croit lire et les conséquences de ces contresens), j'ai dû réajuster tout le reste et j'ai obtenu plus de pâte, d'où au final une brioche plus grosse et "touffue" que l'originale. Je me permets néanmoins de reprendre le didactique pas-à-pas présent sur Le Pétrin grâce auquel j'ai pu réussir cette si savoureuse brioche.

Ingrédients   (pour un moule à cake standard)
Pour la pâte briochée
  • 380g de farine T45
  • 2 cuillère à café de levure sèche instantanée (15g de levure fraîche)
  • 50g de sucre
  • 1 cuillère à café de vanille en poudre ou d'extrait (j'ai mis de l'extrait, ici la vanille en poudre est impossible à trouver)
  • 1/2 cuillère à café de sel
  • 2 œufs
  • 100ml de lait tempéré ou tiède
  • 40ml d'eau tempérée ou tiède
  • 60g de beurre mou
Pour la garniture
  • 50g de beurre fondu ou de crème liquide ou de beurre de cacahuète lisse
  • 60g de sucre roux (cassonade)
  • 15g de cacao en poudre non sucré
  • 1/2 gousse de vanille incisée et grattée
  • une grosse poignée de pépites de chocolat 

"Dans un grand saladier, verser la farine tamisée et la levure sèche instantanée et mélanger. Ajouter le sucre, la vanille et le sel et bien mélanger au fouet ou à la cuillère en bois.
Creuser un puits : verser les œufs battus, le lait tempéré et l'eau tiède.

Note: si on utilise de la levure fraîche, la délayer au préalable dans l'eau ou le lait.

Mélanger depuis le centre vers les bords en faisant tomber la farine dans le puits pour l'amalgamer jusqu'à ce qu'une pâte assez molle commence à se former. Continuer à travailler la pâte jusqu'à formation d'une boule.
Ajouter le beurre mou graduellement (en 4 ou 5 fois) en travaillant bien la pâte après chaque ajout (la pâte devient très collante mais éviter d'ajouter de la farine ou par très très petites quantités pour garder une texture souple).
Transvaser la pâte sur un plan de travail légèrement fariné. Pétrir pendant 6 à 8 min ou le temps nécessaire pour obtenir une pâte souple, légèrement adhérente et bien lisse.
Placer la pâte en boule dans un saladier légèrement huilé, couvrir et laisser reposer 1h00 à 1h15 ou le temps que la pâte double de volume.

Note : à ce stade, il est possible de conserver la pâte au réfrigérateur pour la nuit, bien couverte hermétiquement avec du film alimentaire .



Pendant le repos de la pâte, préparer la garniture: dans un bol mélanger la cassonade avec le cacao en poudre et les grains de vanille. Faire fondre le beurre (si vous l'utilisez). Travailler le beurre de cacahuète pour le rendre crémeux si vous l'utilisez.
Beurrer un moule à cake standard de 23 cm de long environ.
 

A ce stade, n'hésitez pas à aller voir les photos explicatives sur Le Pétrin !

Transvaser la pâte sur un plan de travail légèrement fariné et la replier 1 ou 2 fois pour la dégazer partiellement. Former un rectangle grossier en aplatissant avec la paume des mains (s'assurer que le dessous de la pâte soit fariné et que la surface ne colle pas).
Étaler délicatement au rouleau de façon à former un rectangle d'environ 50 cm de long sur 30 cm de large. Selon votre choix, étaler le beurre fondu (ou la crème liquide ou autre) puis répartir harmonieusement la préparation cacaotée. Parsemer de pépites de chocolat ou de chocolat hâché ou rapé.
Avec une roulette à pizza/pâtisserie (j'ai pris un couteau et ça fonctionne très bien), diviser le rectangle sur la longueur en 6 bandes égales (environ 8 cm de large).
Empiler délicatement les bandes les unes au-dessus des autres puis découper la pile en 6 "parts" rectangles à l'aide d'un coupe-pâte. Placer les parts verticalement dans le moule préparé soit bien alignées, soit un peu en biais pour un effet plus "rustique".
Couvrir avec du film alimentaire et laisser reposer environ 45 min ou le temps que la pâte atteigne au moins le bord du moule (elle ne double pas de volume mais gonfle suffisamment).

Préchauffer le four th. 6 (180°C). Enfourner la brioche et laisser cuire pendant 30 min environ : la surface doit prendre une couleur caramel assez foncée (sortie trop tôt, le centre de la brioche ne serait pas complètement cuit). Laisser tiédir dans le moule une quinzaine de minutes puis démouler et retourner sur le plat de service."


Et on pousse la gourmandise jusqu'à l'extrême avec un peu de confiture de figue !
  
Sandra Kavital nous conseille de déguster la brioche le jour même car elle ne se conserve pas bien mais, rassurez-vous, au bout de 48h elle est encore délicieuse ! Il semble y avoir beaucoup d'étapes mais le jeu en vaut la chandelle et elle ne nécessite pas d'être apprenti chez LeNôtre pour la réussir. Même sans machine à pain ni robot (ce qui est mon cas), cette recette est tout à fait accessible alors n'attendez plus, au pétrissage !

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